(Re) donner sens au pouvoir avec Le Jeu du RoiReine.


de Jean-Philippe Magnen pour le webmagazine Octave.

La question du sens du pouvoir et de ses transformations est aujourd’hui au cœur de toutes les transitions de notre société et c’est encore plus criant aujourd’hui avec la crise sanitaire et économique que nous traversons.

Ce changement va de pair avec celui qui affecte la figure du leader. Celui qui exerce le pouvoir doit se réinventer, forger une vision qui permette de passer du « pouvoir sur » au  « pouvoir pour », « pouvoir avec », afin d’agir positivement dans la société comme dans son organisation.

En mettant au travail la relation monde interne / monde externe avec au coeur l’interaction « transformation personnelle / transformation collective », le Jeu du RoiReine est un accélérateur, un révélateur du pouvoir d’agir de chacun, avec cette spécificité que porte en lui le processus : le pouvoir d’agir individuel s’établit et s’épanouit dans le lien aux autres, au collectif.

Il y a 5 ans, après 15 ans d’engagement, une vie d’élu dans ma ville et ma région, j’ai décidé d’arrêter la politique. Durant cette phase de transition, j’ai découvert le jeu du RoiReine inventé par un thérapeute français, Dominique Vincent. A cette époque, il fut comme une courroie de transmission entre mes deux vies, celle du politique et celle du psy que j’avais tendance à isoler l’une de l’autre comme si je n’y voyais aucune cohérence entre les deux. Le jeu du RoiReine m’a permis de réconcilier ces deux parts de moi. En arrêtant, un peu usé, j’avais tendance à ranger le politique du côté du négatif, du noir, du mensonge et à l’inverse la sphère psy du côté du positif, du vertueux, de l’authenticité. En pratiquant ce jeu, puis en m’y formant, je prenais conscience immédiatement comment le thérapeute que je devenais s’inspirait déjà du politique que j’avais été, plus que ça, comment la politique s’invitait en moi dans la pratique de mon métier, s’invitait dans mon cabinet, dans mes interventions dans les institutions et les entreprises. La métaphore de ce royaume imaginaire devenait alors un terrain de réconciliation entre ces deux parts de moi, ombre et lumière, masculin/féminin, social/intime, personnel / collectif et cela m’inspirait puissamment pour faire partager cette expérience à d’autres en les aidant et les accompagnant vers une meilleure et plus authentique réalisation de soi.

La structure du jeu s’appuie sur une base archétypale chère à CG Jung. Les archétypes *  se distribuent dans la salle du conseil à la droite ou à la gauche du Roi selon la structure latéralisée des hémisphères cérébraux et du corps : bâtisseurs et guerriers à droite, sages et artistes à gauche. En face du roi se disposent ceux qui n’arrivent pas à se déterminer et qui représentent plus particulièrement la part inexplorée de la personnalité de celui-ci. Personne ne peut se définir selon l’un ou l’autre de ces archétypes en dehors de la configuration qui se crée instantanément en fonction de la personnalité de celui qui joue le rôle du roi ou de la reine.

*L’archétype est une source de représentations qui permet à notre imaginaire et à notre action de prendre forme. Nous serions donc habités de représentations primordiales inconscientes qui se manifestent pour chacun d’une façon spécifique en relation avec son histoire, son caractère, son destin personnel.

Très concrètement, le jeu, par sa structure et son protocole, permet de développer sa faculté d’écoute active, de prendre conscience et d’exprimer ses ressentis et ses intuitions, puis d’oser les exprimer.

Des effets peuvent également se faire sentir dans l’évolution de son positionnement par rapport aux figures d’autorité hiérarchiques présentes et passées de sa vie et dans sa propre capacité à prendre des responsabilités ou plus profondément à s’approprier (ou se réapproprier) son pouvoir d’agir.

Le jeu de miroir est extrêmement précis et révélateur. Ce qui se joue dans le groupe est pour une grande part la mise en acte du conscient et de l’inconscient de son leader. Les participants deviennent alors le reflet et la manifestation de ses entités internes. Ce qui émerge de l’imaginaire de chacun le renvoie tout autant à lui-même, à ses ressources actives ou ignorées qu’à celles du roi, souvent avec une précision stupéfiante. Le bénéfice est donc pour chaque participant , Roi/Reine ou simple membre du conseil.

Puissant outil thérapeutique de groupe, très vite je me rends compte qu’il peut tout autant servir de formation au leadership au sein des entreprises, de méthode d’accompagnement pour améliorer la dynamique et la coopération des équipes, d’outil pour mieux se connaître professionnellement et personnellement. Je décide donc de le proposer à différents milieux et personnes, des entreprises moyennes et grandes, des réseaux d’entreprises, des collectivités, des politiques. En plus des groupes de thérapie que j’anime régulièrement avec comme support le Jeu du RoiReine, je l’ai animé ou co-animé auprès d’un conseil de surveillance d’un grand groupe de l’industrie agroalimentaire, un réseau de chefs d’entreprises, une grande compagnie d’assurance, l’organisme de formation pour les cadres dirigeants des collectivités locales et depuis deux ans maintenant dans le cadre du programme « Meet and learn ». Plus récemment, avec une équipe de la direction « innovation » d’une grande entreprise de travail temporaire…

« Manager, c’est tirer le meilleur parti de la ressource en général en allant chercher le meilleur de chacun. Les managers qui réussissent sont ceux qui ont une capacité d’organisation et de prise de décision insufflées par un charisme. Or le charisme renvoie à une qualité qui vient du coeur. Il a d’ailleurs été scientifiquement prouvé que le coeur est l’organe intégratif ». Dominique Vincent, fondateur du Jeu du RoiReine.

Source de l’article sur le Webmagasine Octave  (Re) donner sens au pouvoir avec le Jeu du RoiReine 

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